La gestion de Projet ou Programme implique des prévisions chiffrées des Coûts et des Délais. Voici 3 méthodes passe-partout pour estimer n’importe quel travail.
Que vous soyez en train de planifier des activités de Conception à terminaison projet dans 3 ans, d’organiser des tâches d’Intégration, Vérification, Validation pour la semaine à venir, ou même de budgétiser pour une nouvelle année, vous allez devoir prendre des hypothèses sur la charge et la durée du travail à venir.
Comment estimer ces éléments au plus juste ? Comment maîtriser les coûts prévisionnels et construire un budget qui tient la route ?
Il y a un peu moins de 10 ans, j’avais essayé de théoriser plusieurs méthodes pour ce faire. A l’époque ce n’était que des balbutiements, et avec le temps j’ai finalement convergé pour ne retenir que 3 méthodes :
Ces méthodes n’ont rien d’innovant, et j’aurais pu lire à leur sujet si j’avais cherché… Tant pis pour moi ! Peu importe désormais, elles sont là et elles marchent !
Point de vocabulaire :
Cette méthode est la plus naturelle.
Il s’agit de définir la charge de travail et le délai associé à une tâche en raisonnant à partir d’une autre tâche plus ou moins proche dont on connaît la charge et le délai.
Quand je parle de tâche, je veux bien dire le travail que mène une personne pour fournir un résultat (document, conception, maquette, produit …) à partir d’entrées (autres documents, informations, matériels etc.).
Exemples :
Vous l’aurez compris, cette méthode invite à se raccrocher à quelque chose qu’on connaît et à faire des estimations (justifiées) à partir de ce point de fonctionnement connu.
Méthode tout de suite plus Cartésienne, il s’agit de décomposer l’activité qu’on veut quantifier en tâches, puis sous-tâches, puis sous-sous-tâches… jusqu’à arriver à un niveau de détail où le chiffrage devient naturel pour chaque brique individuelles.
Il suffit alors de chiffrer chaque élément atomique et de tout sommer pour obtenir le chiffrage de l’activité complète.
Exemples :
Le risque principal avec cette méthode est d’oublier des morceaux dans la décomposition des activités.
Qu’à cela ne tienne, on peut rajouter une marge à la durée de travail et charge totales calculées afin de se rassurer et couvrir les oublis.
Autre moyen très Cartésien, cette méthode invite à trouver une formule selon laquelle Charge de travail estimée = charge de travail unitaire * nombre d’unités.
Cela fonctionne également pour une durée de travail si c’est cela qui vous intéresse.
Exemple :
Peu importe que vous utilisiez l’une de ces méthodes, une autre méthode encore qui vous est propre, ou une combinaison d’un ensemble de méthodes : cela reste des paris sur l’avenir.
Pour sécuriser ces paris, en tenant compte de vos imprécisions ainsi que des aléas divers inhérents à tous les Projets et Programmes, il est fortement recommandé de marger votre planning.
Comment ? Combien ?
A vous de voir selon votre degré d’incertitudes sur vos prédictions :
Ces 3 méthodes n’ont rien de révolutionnaire. Vous les utilisez sûrement déjà, de manière consciente ou non.
Une bonne pratique est généralement de combiner l’utilisation de ces 3 méthodes. Soit en faisant des estimations séparées avec chaque méthode dans son coin et en faisant une moyenne des 3 résultats, soit en démarrant par un breakdown, puis en chiffrant les briques décomposées via Analogie ou Paramétrique…
Demandez aussi à ceux qui vont porter les activités que vous chiffrez ! Ils font, ils savent.
Et n’oubliez pas les marges, personne n’est devin et la budgétisation est un exercice complexe !
Aurélien NARDINI
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